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28 février 2012 2 28 /02 /février /2012 10:17

 

La crise se définit comme un état critique temporaire. Il se trouve que les graines de la crise actuelle française ont été semées dans les années 60, ont parfaitement germé dans ls années 80 pour enfin venir à maturité dans les années 2000. Cette analyse peut sembler brutale, infondée et, je l'admets, sujète à discussion.

 

Années 60 : la "grandeur" de la France est à l'ordre du jour de même que dévaluation et inflation mais les réformes en profondeur des structures administratives ne sont pas entreprises (régionalisation, suppression des départements, réforme drastique de la fiscalité et de tous les éléments de blocage de la société française engourdie par une bourgeoisie aveugle de l'avenir). L'abandon de l'Algérie à des forces intégristes ouvre la porte aux islamistes qui trouvent là un champ d'expérimentation totalitaire. Le "mai 68" fut salutaire pour bousculer le cocotier mais se conclut, une fois de plus, par une entente entre forces de gauche et forces gaullistes, comme une sorte de souvenir de 44-45. A la même époque, l'Allemagne commençait sa mue qui allait la conduire à la réunification, avec force et obstination. J-F.Kennedy présidait les USA en leur donnant un nouveau souffle qui aboutira à l'industrie spatiale, à l'éclosion de l'informatique et à l'émergence de l'industrie culturelle mondiale.

 

Années 80 : après une période de maîtrise de la dette et du déficit budgétaire avec VGE et Raymond Barre, voici venu le temps des années des illusions, du "fric facile" et des "affaires". Non seulement les finances publiques sont mises à mal mais les français sont entretenus dans une sorte de spectacle permanent et le chômage explose, l'Europe s'élargit de plus en plus, la place de la France se réduit au rythme du minitel, les cohabitations bloquent encore un peu plus la société en empêchant toute réforme de fond, tout engagement moderne. L'Allemgne se réunifie et devient le premier pays européen. La Chine se réveille. Les USA poursuivent leur expansion technologique et culturelle.

 

Années 2000 : ouvertes par le 11.09 et l'Euro, ces années se déroulent au rythme de catastrophes symboliques de l'état du monde. La France reste persuadée de sa "place dans le monde", pivot de la planète, alors que la mondialisation devient une réalité économique et culturelle. L'Allemagne devient championne européenne avec une industrie locale productrice de richesses et un "modèle" social fondé sur la déconcentration et la négociation permanente. Les USA provoquent une catastrophe financière qu'ils maîtrisent au prix d'efforts et de discipline. 

 

Aujourd'hui, en 2012, nous voici confrontés à la réalité : notre pays souffre d'ancienneté. Cela signifie que, même si certains responsables politiques clament leur volonté de réformer, rien de fondamental n'est proposé : réduction du nombre de régions, suppression des départements mais maintien des cantons, défiscalisation des nouvelles industries et primes de création à l'emploi, réduction drastique du périmètre de l'Etat, déconcentration régionale des pouvoirs centraux, régionalisation de l'Education nationale, mise en réseau des universités et des entreprises, discipline scolaire et instruction civique, contrôle et développement des syndicats, mise en place d'une "Cour suprême", Hautes Autorités dont le CSA composées de membres élus et représentatifs ainsi que de membres nommés,...il y a tant à faire pour que notre pays soit enfin moderne, vif et optimiste.

 

La crise n'est pas une crise. En réalité c'est ce que Pierre Sudreau avait nommé "la société bloquée" ou "le mal français". Longue maladie qui ne cessera qu'avec de véritables réformes de fond sinon le danger est grand... Certes nous continuerons à jouir de la vie mais cette jouissance nous sera octroyée par d'autres, notre pays aura été vendu par appartements et notre liberté sera réduite aux bonnes volontés de pouvoirs anonymes.

 

Suis-je devenu pessimiste ? Non. Je reste, persiste et signe, optimiste battant. Construire une société meilleure impose l'écoute, la clarté et le courage. Sagesse ne signifie pas immobilisme et compromis voire compromission...La force et la beauté en restent les nécessaires corollaires. Force d'entreprendre, de penser et de dire. Beauté du regard sur l'autre, de l'esprit et de l'amour. La philosophie constructrice de perspectives fait défaut et pourtant elle est demandée par les français qui ressentent confusément combien elle a été utile pour bâtir la République et combien elle manque pour la promouvoir aujourd'hui dans cette époque semblable à celle de la Renaissance puis des Lumières. 

 

 

Et le 1er février fut une jolie date...

Lors d'un dîner au Sénat, nous étions près de cent pour fêter 50 ans de communication avec des invités, amis de longue date et même de toujours, qui ont apporté leurs contributions à propos de l'évolution des métiers de l'information et de la communication. Ce fut une fête que je n'oublierai pas ! Merci !

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